Cette fiche vous propose de connaître et d'identifier les différentes formes de texte argumentatif et les contraintes de ces différentes formes.
Le texte argumentatif : généralité
Le texte a pour but de convaincre un auditoire ou un interlocuteur. On cherche à défendre un certain point de vue, ses idées ou ses opinions. Il est organisé de manière logique ou chronologique. On met en avant certains événements (politique, historique, statistique, quotidien...) plutôt que d'autres pour démontrer ou défendre une vision et amener son auditoire à adhérer à ses opinions.
Exemples : journaux, publicités, magazines d'opinion, discours politiques, blogs d'opinion...
Le texte argumentatif : le schéma général
Les textes argumentatifs suivent un schéma précis :
- on pose la situation ou le problème,
- on donne des arguments (organisation logique ou chronologique),
- on tire des conséquences,
- on fait des conclusions personnelles.
Le texte argumentatif : les formes
Un texte argumentatif peut revêtir différentes formes :
- La lettre,
- le commentaire,
- le dialogue,
- l'article de journal,
- l'interview,
- le discours, le plaidoyer, le réquisitoire,
- la suite de texte.
Le texte argumentatif : contraintes et formes
Chacune des formes de texte argumentatif possède des caractéristiques qui lui sont propres. Il est impératif de les respecter lors de la rédaction...
- La lettre
- Dans cette forme, il faut respecter les caractéristiques suivantes : expéditeur, destinataire, date, lieu, formule de politesse (Madame, Monsieur), signature si l'intitulé ne l'interdit pas (dans tous les cas, ne mettez jamais la vôtre pour garantir l'anonymat des copies).
- le commentaire
- C'est la forme la plus simple, elle n'a aucune caractéristique formelle particulière. Le texte se présente sous la forme de plusieurs paragraphes.
- le dialogue
- Il réunit au moins deux personnes qui doivent parler autant l'une que l'autre, sauf indication contraire et claire de la consigne d'écriture. Il ressemble au texte de théâtre, c'est-à-dire qu'il exclut le discours rapporté. A moins que la consigne d'écriture ne vous le demande, le dialogue n'admet pas de passage narratif pour préciser la situation de communication (qui? quoi? où? quand?). Votre lecteur doit tout comprendre grâce aux répliques des personnages.
- exemple : Salomé et Lilou se rencontre pour parler des dernières élections.
- A ne pas faire !
- "Bonjour Lilou", dit Salomé.
- "Bonjour" Salomé, dit Lilou.
- "Que penses-tu du débat d'hier sur les élections présidentielles ?", demanda Salomé.
- A faire
- Salomé - Bonjour Lilou as-tu suivi le débat TV sur les élections présidentielles ?
- Lilou - Bonjour Salomé, oui je l'ai regardé
- Salomé - Qu'en as-tu pensé ? Es-tu d'accord avec ....
- l'article de journal
- Si vous jouez le rôle d'un journaliste, vous ne devez pas écrire le pronom "je", mais le remplacer par le "nous" de modestie. De plus, vous devez donner un titre à votre article et rédiger un "chapeau" (les quelques lignes qui résument les informations essentielles et/ou accrochent le lecteur). N'oubliez pas de signer votre article du nom du journaliste.
- l'interview
- Proche du dialogue, l'interview bannit le narratif et les discours rapportés. En outre, il est primordial que l'interviewer (celui qui pose les questions et oriente le débat) parle moins que l'interviewé qui y répond. L'interviewer ne débat pas avec l'interviewé, il ne donne pas directement son opinion. Il peut contre-argumenter par des remarques incluses, dans une question (par exemple "Cependant certains s'opposent... qu'en pensez-vous ?), mais seule la thèse de l'interviewé est mise en avant.
- le discours, le plaidoyer, le réquisitoire
- La forme du discours, du plaidoyer et du réquisitoire est la même que celle du commentaire. Ils sont écrits à la première personne du singulier. Cependant, ils sont destinés, avant tout, à être entendus. Il doit donc y avoir de nombreuses marques d'éloquence et de liens explicites entre le locuteur et l'interlocuteur.
- la suite de texte
- Votre écrit doit prolonger le texte proposé. Il s'agit donc de trouver de nouveaux arguments qui défendent la thèse du texte. Ne modifiez pas cette dernière, gardez impérativement la même forme (lettre, dialogue, article,...) et les mêmes marques d'écriture (texte en "je" ou en "nous").
Le texte argumentatif : vocabulaire
- Le thème
- C'est le sujet principal dont on parle qui peut éventuellement être complété par des sujets secondaires. Généralement, le titre des articles ou les mots-clés d'une consigne d'écriture vous aident à repérer immédiatement le thème principal.
- La thèse
- La thèse (appelée aussi opinion, point de vue ou plus rarement avis) est la clé de voûte de l'argumentation, elle est l'opinion de l'argumentateur (celui qui argumente) sur le thème. Elle n'est ni neutre ni forcément objective, puisqu'elle est le point de vue d'un argumentateur.
- Pour que tout le monde sache quelle est l'opinion de l'argumentateur, la thèse doit être clairement définie, on dit alors qu'elle est explicite.
- elle peut également être voilée et donc forcer le lecteur ou l'auditeur à la deviner, à l'interpréter. C'est le cas par exemple de l'ironie, quand l'argumentateur affirme quelque chose tout en faisant comprendre qu'il pense le contraire. On la nomme alors implicite.
- Un argumentateur peut voir sa thèse opposée à une autre, on parle alors de contre-thèse.
- Les arguments
- Les arguments servent à défendre la thèse de l'argumentateur. Ils proposent un raisonnement destiné à prouver la vérité et la valeur de la thèse, ou au contraire à démontrer que la thèse adverse est mauvaise dans le cas d'une contre-thèse.
- L'argumentateur peut aussi se fonder sur des contre-arguments. Ces derniers utilisent un argumenta adverse pour le retourner contre l'opposant. Ils démontrent ainsi que son opinion n'est pas valable ou ils reconnaissent une certaine valeur à la thèse opposée, mais inférieure à la thèse défendue. De la sorte, les contre-arguments minimisent la thèse combattue.
- Les marques de jugement
- les marques de jugement (ou modalisateurs) permettent à l'argumentateur de s'impliquer pleinement dans son écrit, de donner son jugement.
- Ils prennent la forme de verbes, d'adverbes, de modes ou temps verbaux, de figures de style (ironie, hyperbole, euphémisme) et d'une utilisation significative de la ponctuation.
- Exemples "Ce crime inqualifiable !"... "Il aurait pris le métro", "Je soutiens que...", ...
- L'argumentateur peut exprimer son opinion explicitement ou implicitement, grâce à un vocabulaire mélioratif ou péjoratif.
- Les exemples
- Ils servent à illustrer les arguments. Ils peuvent prendre la forme de faits, de citations, de chiffres.
- Ils sont parfois si frappants qu'ils argumentent à eux seuls, soutenant davantage l'argument qu'ils ne l'illustrent. C'est le cas notamment lorsque les argumentateurs donnent des exemples chiffrés qui parlent d'eux-mêmes.
- Le destinataire de l'argumentation
- Le destinataire ou cible est celui à qui s'adresse l'argumentation, celui qu'il faut convaincre
- exemple : lors des matchs de foot, les publicités ciblent essentiellement les hommes avec la diffusion de messages vantant les mérites de produits typiquement masculin tes que les rasoirs, les voitures, les lotions...
- Attention, une argumentation sur un même thème peut être différente selon la cible : un enfant, une femme, un homme... un ouvrier, un cadre, ... ne sont pas sensible aux mêmes arguments.
- Une argumentation de qualité définit toujours sa cible en amont, avant de trouver les arguments qui défendent sa thèse.
- Les procédés de l'argumentation et les procédés de la persuasion
- Les procédés de l'argumentation reposent sur la réflexion logique, sur le raisonnement. Ils se fondent sur de véritables arguments.
- Les procédés de la persuasion, quant à eux, font appel aux sentiments et émotions du destinataire. Ils ne reposent par sur de véritables arguments. Persuader revient souvent à manipuler ou à suggérer plutôt qu'à convaincre.
- Les liens logiques
- Les liens ou connecteurs logiques permettent d'organiser l'argumentation, de la simplifier et de la clarifier. Ils sont indispensables à l'écrit comme à l'oral, puisqu'ils sont, en quelque sorte, les rouages de la démonstration.
- Exemples :
- Pour exprimer la conséquence, utilisez : par conséquent, c'est pourquoi, si bien que, ainsi, d'où, donc...
- Pour exprimer l'opposition, utilisez : or, néanmoins, mais, cependant, en revanche, au contraire...
- Pour exprimer la cause, utilisez : car, sous prétexte que, parce que, en raison de, puisque...
- Pour conclure, utilisez : en résumé, finalement, en définitive...
- Pour introduire une explication, une information ou un argument, utilisez : en d'autres termes, en effet, de plus, de faits, c'est-à-dire, en outre...
- Pour introduire une comparaison, utilisez : de même, tel que, comme...
- Pour introduire une thèse, utilisez : selon moi, d'après mon expérience, pour moi, d'après moi...
- Pour introduire un exemple, utilisez : notamment, par exemple, ainsi, de la sorte...
- Pour ajouter un nouvel élément, utilisez : d'ailleurs, de plus, en outre...
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